Savoir déterminer le montant de sa retraite devient une priorité pour éviter les mauvaises surprises. Il existe plusieurs paramètres à prendre en compte pour réaliser un calcul exact.
La pension de la retraite se calcule selon une formule mathématique à trois éléments :
- La moyenne des 25 meilleures années de salaire de toute la carrière, afin d’obtenir un salaire moyen de référence ou SAM (salaire annuel moyen) ;
- Le nombre de trimestres que vous avez acquis au cours de votre carrière, qui varie selon l’année de naissance. Par exemple, si vous êtes né en 1973, pour avoir une retraite complète, dite aussi à taux plein, vous devez avoir acquis 172 trimestres au cours de votre carrière ;
- Ce taux plein représente le dernier critère de calcul de la retraite et représente un taux égal à 50%.
Les trois données que vous multipliez l’une par l’autre : salaire, taux, et nombre de trimestres sont ensuite ramenées à la durée de cotisation obligatoire pour chacun, pour une année donnée. C’est de cette manière que fonctionne la retraite de base.
Pour les fonctionnaires, le principe est un peu différent. Pour ces derniers, le calcul de leur retraite se base sur le salaire moyen des 6 derniers mois. Mais il faut noter qu’il s’agit du salaire des 6 derniers mois hors prime. Donc, on dit toujours que les fonctionnaires sont privilégiés parce qu’ils touchent une retraite équivalente à 75 % de leur salaire des 6 derniers mois, mais si ce salaire était composé à 50 % de prime, comme c’est le cas dans certaines professions, ce serait 75 % de 50 % du salaire qu’ils vont toucher.
Combien de trimestres pour la retraite ?
Entre les trimestres cotisés, les trimestres assimilés et les trimestres de majoration, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Pour commencer, il est judicieux de déterminer ce qu’est un trimestre de retraite, d’autant plus qu’avec la réforme des retraites que le gouvernement souhaite mettre en œuvre, il est important de rester informé sur le sujet.
Les trimestres de retraite
Un trimestre de cotisation correspond à l’unité de calcul d’une durée d’assurance qui servira par la suite à déterminer la retraite de base. Dans une année, il est possible de valider au maximum 4 trimestres de retraite. Si vous souhaitez profiter d’une pension à taux plein lorsque l’on part à la retraite, il est essentiel de valider un nombre défini de trimestres. Ce nombre de trimestre varie actuellement de 166 (pour ceux nés en 1957 et avant), jusqu’à 172 (pour ceux nés en 1973 et après). A titre informatif, 172 trimestres équivalent à 43 années complètes travaillées.
L’âge légal de départ à la retraite, lui, est actuellement fixé à 62 ans avec un taux plein garanti à partir de 67 ans.
Lorsque vous travaillez, vous participez à une cotisation de retraite auprès du Cnav pour les salariés du secteur privé, auprès du service des retraites de l’État pour les fonctionnaires ou auprès du CNRACL pour les employés de la fonction publique territoriale ou hospitalière, vous validez donc des trimestres de retraite. Cela dit, dans certains cas, vous pouvez également valider des trimestres sans cotiser, comme cela peut être le cas pour le chômage (soumis à diverses conditions), les congés de maternité, les accidents du travail ou les arrêts maladie, les congés de reclassement et le service militaire.
Que se passe-t-il s’il y a des trimestres manquants ?
Dans le cas où vous n’avez pas le nombre de trimestres requis, le taux de calcul, appelé taux de liquidation de la retraite, n’est plus de 50 %, mais subit une décote, qui varie en fonction du nombre de trimestres manquants.
Dans ce cas, le mieux que vous puissiez faire, si votre santé vous le permet, est de continuer à travailler jusqu’à atteindre le taux plein. En effet, celui qui touche une retraite minorée à cause de cette décote touchera une retraite minorée jusqu’au restant de ses jours. Il faut savoir que cette minoration s’applique, mais se répercute également sur les retraites complémentaires. Donc c’est la double peine ! Vous aurez une retraite de base minorée, mais aussi une retraite complémentaire minorée avec une décote plus ou moins importante, selon le nombre de trimestres manquants.
Qu’est-ce qu’une retraite complémentaire ?
La retraite complémentaire intervient pour compléter la retraite de base. Ce sont les caisses de retraite complémentaire qui s’en occupent. À l’inverse de la retraite de base qui compte le nombre des trimestres, celle-ci est libellée en points. À compter de la date d’affiliation à une caisse de retraite, tous les points de retraite sont conservés et amassés sur un compte ouvert pendant toute la durée de la vie active du salarié. Pour les consulter, il vous suffit de vous rendre sur le site de la caisse concernée.
Tout au long de votre vie active, vous êtes amené à participer à des cotisations, que vous soyez un salarié dans le secteur privé, un travailleur indépendant ou un fonctionnaire. Ces cotisations peuvent être prélevées sur votre salaire ou vous devez vous-même les verser auprès de l’institution concernée (MSA : Mutualité sociale agricole ou RSI : Régime social des indépendants) si vous faites partie des travailleurs non-salariés (TNS).
Les régimes relatifs à la retraite complémentaire se basent sur un système de cumul de points. A partir du moment où vous prenez part aux cotisations, elles se transforment en point de retraite. Pour pouvoir obtenir le montant annuel de la retraite, il faut multiplier le nombre de points acquis par la valeur du point en vigueur lors de la liquidation de la retraite. Les cotisations acquittées par l’employeur permettent aussi d’avoir ces points de retraite.
Même si vous êtes salarié à temps partiel ou pendant une courte durée, vous devez être affilié à une caisse de retraite complémentaire. Si vous n’êtes pas cadre, vous devez vous rendre auprès d’une caisse relevant de l’Arcco qui s’occupe de la retraite complémentaire des salariés du secteur privé, et d’une caisse relevant de l’Agirc si vous êtes un cadre. Il n’y a pas de différence concrète car chacun est notamment liée à une répartition en fonction du secteur d’activité, mais à compter du 1er janvier, tous les salariés devront s’affilier au seul régime Agirc-Arcco.
Comment racheter des trimestres ?
Pour toucher une retraite à taux plein à la fin de votre carrière, il y a toujours l’option du rachat de trimestres. Pour avoir cette possibilité, vous devez avoir souscrit un régime obligatoire français pendant au moins 5 ans en matière d’assurance maladie. En fonction de votre situation professionnelle, ce rachat peut avoir d’importants retentissements sur le montant, aussi bien de votre retraite de base (à taux plein) que de votre retraite complémentaire (en totalité).
Dans quelles mesures peut-on racheter des trimestres ?
Pendant votre carrière professionnelle, il peut y avoir des périodes où vous n’avez pas pu cotiser au régime de sécurité sociale. Pourtant, pour pouvoir toucher sa retraite à taux plein, il est essentiel de valider un certain nombre de trimestres. Voilà pourquoi, racheter des trimestres peut être intéressant.
En effet, sous certaines conditions, il vous est possible d’augmenter la durée de votre assurance par le rachat de trimestres de cotisation. Lorsque vous avez également effectué des études supérieures, vous avez le droit de racheter des trimestres de retraite, notamment si vous avez été affilié au régime de sécurité sociale après vos études. Note importante : ces études doivent vous avoir permis d’obtenir un diplôme français.
Le rachat de trimestres varie en fonction du statut professionnel. Celui d’un salarié du secteur privé ne sera pas exactement le même que celui d’un fonctionnaire, de même pour les travailleurs indépendants. Si l’employé du secteur privé peut racheter des trimestres de retraite pour combler les années où il n’a pas pu cotiser, un fonctionnaire ne peut racheter que des trimestres de cotisation vieillesse au titre des années d’études supérieures. Au total, ces deux catégories ne peuvent pas excéder le rachat de 12 trimestres. Quant à la profession libérale, les indépendants ont le droit de racheter toutes les années d’activité, sans cotiser mais sans pour autant dépasser 24 trimestres ou 6 ans.
Quelles sont les démarches à suivre pour racheter des trimestres ?
Afin de pouvoir racheter des trimestres, vous devez tout d’abord calculer le nombre de trimestres en retard, en déterminant le nombre d’années incomplètes et/ou les années d’études éligibles au rachat. Une fois que cela est fait, vous devez adresser à votre caisse de retraite un formulaire permettant d’évaluer votre rachat de trimestres. Des pièces justificatives mentionnées dans ce formulaire doivent être fournies. Ensuite, vous devez attendre la réponse de l’administration. Si dans un délai de 2 mois après la réception de votre demande, vous ne recevez aucune nouvelle, cela veut dire que votre requête est refusée.
A quel âge prendre sa retraite ?
Quand on parle de l’âge légal du départ à la retraite, c’est 62 ans ! Cela nécessite quand même un certain nombre de conditions, la première est d’avoir son nombre de trimestres. Vous pouvez partir à la retraite à 62 ans, quel que soit votre nombre de trimestres mais pour avoir une retraite à taux plein, il faut un nombre de trimestres bien déterminé. Maintenant, si vous n’avez pas le nombre de trimestres, vous pouvez toujours partir à la retraite à partir de 62 ans, mais vous profiterez d’une retraite à taux minoré, donc d’une retraite réduite.
Qu’en est-il pour la retraite anticipée pour carrière longue ?
La retraite anticipée pour carrière longue est aussi bien connue dans ce domaine. Ce qu’on appelle la carrière longue est une carrière commencée très jeune. Par conséquent, dès l’âge de 20 ans, il faut compter 5 trimestres avant la fin de l’année civile des 20 ans, ou 4 trimestres si vous êtes né le dernier trimestre de l’année tout en sachant qu’il faut un certain nombre de trimestres cotisés. Ces trimestres cotisés sont des trimestres d’activités pures, qui sont ici des cotisations prélevées sur vos salaires. Nous avons également les trimestres validés, qui sont des trimestres attribués dans certaines situations, par exemple, le chômage, certaines maladies ou encore l’invalidité. Enfin, nous pouvons citer les trimestres « enfants » qui sont des trimestres validés non cotisés, donc ils ne sont pas pris en compte pour la carrière longue.
Peut-on décider soi-même de son départ ?
Puisque la retraite est un droit, et non une obligation, l’âge de la retraite peut être théoriquement retardé. Cette prolongation de l’actif entraîne toutefois une augmentation de la base réglementaire de la future pension. Ainsi, pour chaque année complète cotée à un âge supérieur à l’âge légal de la retraite, le pourcentage supplémentaire est de 2% si elles sont accréditées depuis au moins 25 ans, de 2,75 % si elles sont accréditées de 25 à 37 ans et de 4 % si elles sont accréditées depuis plus de 37 ans.
A qui s’adresser pour demander sa retraite ?
Pour accéder à une pension de retraite, il faut entamer sa demande dans les normes. En effet, la retraite n’est pas octroyée automatiquement, bien que l’on dispose de tous les trimestres nécessaires et qu’on ait réuni toutes les conditions requises. Ce qu’il est important de savoir c’est que les différentes modalités d’ouverture de vos droits peuvent varier en fonction de votre durée d’activité, de votre âge de départ à la retraite et du type de retraite dont vous pouvez bénéficier.
Avant toute chose, vous devez atteindre les 62 ans, à l’exception d’une possibilité de retraite anticipée. Même s’il ne tient qu’à vous de déterminer la date de votre départ à la retraite, il existe tout de même un âge minimum requis pour y accéder de plein droit. Environ un an avant, il faudra préparer votre demande. Plusieurs éléments sont à prendre en compte, notamment votre nombre de trimestres d’exercice et la date où vous avez arrêté de travailler. Même si vous avez cotisé auprès de divers organismes tout au long de votre période d’activité, vous n’aurez besoin de faire qu’une seule demande.
Il appartient donc à chacun de faire sa propre demande de retraite auprès de la caisse de retraite qui lui est destinée. Les organismes qui prennent en charge le calcul de la pension de retraite diffèrent en fonction de la catégorie professionnelle du salarié.
Si vous avez été un salarié du privé, c’est le CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) qui s’occupe de votre retraite de base et la retraite complémentaire est prise en charge par l’Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés). Si vous êtes un cadre du secteur privé, cette retraite de base est à demander auprès du CNAV et auprès de l’Arrco et de l’Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres) pour la retraite complémentaire.